À Paris, à deux pas des Champs-Elysées, tout près de la Tour Eiffel et dans l’avenue George V, se trouve un cabaret : le fameux “Crazy Horse”. C’est une institution des nuits parisiennes où le spectacle empreint de glamour contribue à la renommée internationale de la Ville Lumière. Quels sont ses secrets ? Ils sont à découvrir dans cet article.
Crazy Horse à Paris : les débuts d’un saloon chic
Le Crazy Horse a été inauguré le 19 mai 1951 par un certain Alain Bernardin. À l’époque, l’établissement s’appelait Crazy Horse Saloon. L’idée était de proposer un strip-tease chic dans un décor de western. Le nom de l’établissement est un hommage à un chef guerrier amérindien appelé “Tašúŋke Witkó” qui signifie “Le Cheval fou” ou “Crazy Horse” en anglais.
À ses débuts, les spectacles proposés au public étaient des danses de nu partiel. Puis, le partiel est devenu total en 1960. Les danseuses sont alors habillées de lumière et de cache-tétons. La chorégraphie offrait un tableau impertinent sans tomber dans la vulgarité. Dès lors, Alain Bernardin est considéré comme le créateur du nu artistique dans ce type de spectacle.
Quoi qu’il en soit, pour mieux marquer les esprits de ceux qui fréquentaient le Crazy Horse, des noms de scène ont été attribués à chacune des danseuses. Parmi les plus connues, il y avait Polly Underground, Diva Terminus, Coco-girl et Lova Moor qui est devenue la femme du propriétaire du lieu.
Par ailleurs, ces danseuses se présentaient avec des faux cils et des rouges à lèvre de couleur rouge sang. Leurs cheveux étaient cachés par une perruque au carré avec une frange, et à leurs pieds se trouvaient des talons aiguilles vertigineuses. Devenue mythique, cette image de présentation des danseuses est associée à Crazy Horse, même jusqu’à aujourd’hui.
Au début des années 2000, le cabaret parisien s’est exporté. Une filiale de Crazy Horse est installée au sein du célèbre hôtel-casino MGM Grand, à Las Vegas aux États-Unis. Une autre a été ouverte à Singapour en 2005, mais elle a fermé pour fréquentations insuffisantes après deux ans d’activité. Du reste, Crazy Horse Paris a développé une ligne de lingerie intitulée “My Crazy collection” en 2013.
L’art du nu et plus encore dans cet établissement exceptionnel
Le Crazy Horse est indissociable avec le monde de la mode. Il faut dire qu’il compte dans ses voisinages les établissements de haute couture d’Yves Saint-Laurent, d’Hubert de Givenchy et de Cristobal Balenciaga. Ce dernier a été le premier à collaborer avec le cabaret parisien pour créer une tenue pour ses danseuses.
Par la suite, c’est le célèbre grand couturier allemand Karl Lagerfeld qui a pris la relève. Il a dessiné une petite robe noire à pois blancs. Pour ce faire, il s’est inspiré d’une scène du film “Sept Ans de Réflexion” où Marilyn Monroe est debout devant une aération de métro pour créer cette tenue.
Plus tard, le créateur de mode surnommé le “génie du cuir”, Jean-Claude Jitrois habille les danseuses du Crazy Horse en tenue de cuir noir et argent. Les couturiers Hervé L. Leroux de la marque américaine Hervé Leger et Mark Fast lui ont succédé pour dessiner les robes des danseuses lors des galas.
Concernant les corsets et la lingerie, ils sont créés sur-mesure par des experts en la matière pour souligner les courbes sublimes des corps des danseuses du cabaret parisien. Il s’agit, entre autres, de la créatrice de Lingerie Poupie Cadolle, une digne descendante d’Herminie Cadolle, l’inventrice du soutien-gorge.
En 2016, Chantal Thomasse de la marque de lingerie du même nom a pris la direction artistique du spectacle Dessous Dessus du cabaret parisien. Depuis, elle dessine régulièrement des chefs-d’œuvre pour les Crazy Girls. Pour information, une de ses collections sur-mesure est mise en vente à la boutique du Crazy Horse.
Quant aux escarpins, les danseuses du cabaret parisien sont chaussées par le créateur de chaussures de luxe Christian Louboutin depuis 2007. Les souliers Louboutin sont célèbres pour leur semelle rouge ainsi que leurs hauts talons aiguilles et fins. Ceci colle parfaitement à l’image entretenue sur les Crazy Girls.
Totally crazy ! : un spectacle totalement fou
Cet été 2023, le spectacle à l’affiche dans le cabaret parisien s’intitule : “Totally Crazy !”. Il est mis en scène par l’illustre chorégraphe Français Stéphane Jarny. Pendant 90 minutes, les spectateurs assistent à un show d’ambiance glamour dont seul le Crazy Horse a le secret.
Totally Crazy ! associe la modernité à l’impertinence légendaire du cabaret parisien. En effet, en plus des 12 danseuses aux silhouettes de rêves, le spectacle accueille un maître de cérémonie et des artistes de variété du monde entier qui apportent leur touche personnelle. Si vous souhaitez terminer la soirée après un bon dîner dans un restaurant, n’hésitez pas, le résultat est époustouflant.
Comme toujours, depuis 1989, le spectacle de Crazy Horse commence par une marche des danseuses à la manière de la garde royale britannique au son de “God Save our Bareskin”. Les claquements des talons ne laissent aucun doute de rappeler le thème de la soirée, à savoir le sexy et le chic dans un contexte totalement fou où humour et autodérision sont au rendez-vous.
Au niveau technique, la projection des lumières impressionne. Les Crazy Girls sont tantôt illuminées de costume de lumière en dentelle tantôt arborées de lumières en écailles ou en pierres précieuses. D’autres lumières sont à pois, frénétiques ou caressantes pour émerveiller les yeux des spectateurs.
À tout cela s’ajoute un effeuillage lent pour faire glisser un bas jusqu’aux chevilles. Il y a également des scènes inimaginables comme le déhanchement d’une Déesse hindoue ou la sortie de bain d’une Prêtresse de la Rome antique présentée avec des jeux de miroir. C’est très envoûtant !
Pour finir, il convient de préciser que Crazy Horse est adapté à des spectacles de plus de 15 ans. Toutefois, l’établissement accepte les enfants dès l’âge de dix ans. Bien évidemment, ces mineurs doivent être accompagnés par leurs parents. Concernant le tarif, il commence à 115€ pour le spectacle sans boisson et à 135€ pour le show avec champagne.
