25 avril – un jour de libérations

Les ruses du calendrier font que ce 25 avril, dans toute l’Ile-de-France on se rappelle. Trois événements importants dans la mémoire de beaucoup de nos compatriotes, de trois événements qui ont eu leur importance en Europe et dont l’écho résonne encore pour quiconque est animé d’un engagement antifasciste et pour la démocratie, car les héritiers politiques des fascistes d’hier sont encore là, malgré les artifices du langage, des sigles et des apparences.

Chaque année, ainsi, la République honore tous les déportés des camps nazis. Ces hommes et ces femmes qui furent traqués, torturés, assassinés par le régime hitlérien parce qu’ils étaient tsiganes, juifs, homosexuels, socialistes, communistes, franc-maçons, noirs ou métis… Toutes ces personnes qui n’étaient pas considérées de la bonne couleur de peau ou de la bonne idéologie, celle de la supériorité d’une « race », pure et sans mélange.

Aujourd’hui, ce qui a nourrit cette folie meurtrière peut à tout moment ressurgir si la vigilance baisse, si on ne se donne pas les moyens intellectuels de détecter les signaux faibles, si on ne se donne pas les moyens politiques de combattre, c’est-à-dire par l’engagement dans l’action militante, c’est-à-dire en s’abstenant de s’abstenir puisque, comme en 1933 en Allemagne, l’extrême droite peut arriver au pouvoir simplement par les urnes.

Le 25 avril 1945, après 23 ans au pouvoir, le régime fasciste était abattu en Italie et le pays se libérait d’une chape de plomb qui pesait près de trente ans plus tôt.

Les Italiens ont subi Mussolini qui inventa la première forme assumée de fascisme – ce qui devait faire bien des émules sur tous les continents et à toutes les époques.

Ce fascisme qui fit tant de victimes, comme le député socialiste Matteotti qui figure parmi les premières et toutes celles, anonymes qui subirent la violence des chemises noires puis brunes ailleurs.

Rendons hommage aux antifascistes italiens dont beaucoup ont trouvé refuge en France, continuant le combat et le transmettant aux jeunes générations.

Enfin, ce 25 avril est une autre libération, heureuse elle aussi, mais douloureuse quand on pense à celles et ceux qui n’ont pas pu la vivre.

Ce jour là, en 1974, des capitaines portugais renversaient sans violence la dictature en place depuis près de 40 ans qui avait imposé un régime autoritaire avec son lot de censure, d’atteintes aux libertés et qui s’était lancé dans des guerres coloniales en Afrique d’une sauvagerie sans limite.

Cette belle révolution des Œillets fut l’occasion pour la gauche, notamment, les socialistes autour de Mário Soares de proposer avec succès un projet de transformation sociale et démocratique qui permit au Portugal de devenir une démocratie exemplaire en Europe.

Là aussi, nombreuses furent les familles portugaises qui vivaient en Ile-de-France, comme Soares lui-même qui fut enseignant à l’université de Vincennes. Aujourd’hui encore, des liens étroits nous unissent avec le Portugal, ce pays où la gauche a su se rassembler pour gouverner et proposer avec succès une issue hors des politiques d’austérité.

La démocratie n’est jamais acquise à vie et la barbarie est toujours possible. Se souvenir c’est aussi s’engager pour renforcer l’égalité des droits et les digues contre l’extrême droite.

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