Connaissez-vous cet artiste street art qui vient poser ses stickers jusqu’à Paris ?

Roubaix devient le terrain de jeu d’un graffeur hors du commun. L’art fusionne avec les lettres et s’anime dans les rues. Un natif de la ville, surnommé Roobey, jongle avec les mots et les graphies, tout en rendant hommage à l’illustre graffeur américain Obey. L’artiste a trouvé sa place dans ce paysage dynamique du street art réinventant les espaces publics avec audace. Les ruelles et les coursives du parking-galerie se métamorphosent. Le parcours inclut des pochoirs, des collages et des graffitis variés offrant une invitation à une immersion artistique inoubliable. Décryptage sur ce graffeur roubaisien et ses œuvres !

roobey sticker au moulin rouge

Portrait de l’artiste de street art Roobey

Corentin Duel, connu sous le nom de Roobey, est un artiste chevronné dans le domaine du graffiti depuis 17 ans. Il coordonne le collectif des graffeurs appelé “Friches et Lettres” qui regroupe des artistes de graffiti de Roubaix et de Toulouse. Né en 1990, il a grandi dans la ville de Roubaix en parcourant les quartiers sur un skateboard depuis son enfance.

Surnommée la « ville aux 1000 cheminées », sa ville de naissance lui a permis de trouver un terrain fertile pour exprimer son imagination artistique. En effet, Roubaix avait un rôle majeur dans l’industrie textile mondiale au début du 20ème siècle. Cette histoire a laissé derrière elle des espaces vides et abandonnés, des endroits propices à l’expression artistiques des graffeurs.

Corentin a ainsi trouvé ces espaces comme une opportunité d’exploration urbaine, également appelée “urbex”. Ce concept implique d’explorer des lieux abandonnés, souvent chargés d’histoires, pour y découvrir des éléments visuels, esthétiques et culturels uniques. Dans son travail, Roobey s’inspire directement de l’art d’Obey, un artiste américain connu pour sa campagne artistique Obey Giant.

Il s’agit d’une inspiration assez logique comme les deux artistes partagent des intérêts et des influences similaires tels que le skate, le hip-hop ou encore les stickers. Ces éléments s’inscrivent naturellement dans leurs créations artistiques qui, associées à des perspectives uniques, rappellent parfois les œuvres énigmatiques de l’artiste Banksy. C’est une icône britannique célèbre dans le domaine de l’art urbain.

L’approche de Roobey, pour sa part, est influencée par son propre parcours. Ayant grandi dans l’univers du graffiti, il comprend parfaitement les défis liés à ce domaine où il peut être difficile de se faire une place. Pour faire passer son propre message, il s’approprie des codes visuels d’autres artistes, tout en mettant en avant ses liens personnels avec la culture urbaine de Roubaix et à ses artistes.

Cela se démontre facilement avec sa marque qui fait évidemment référence à l’artiste de son inspiration. Écrit dans un style graphique de lettres blanches sur fond rouge, ce nom rappelle les fameuses lettres “Obey” de Shepard Fairey. Mis à part les graffitis urbains, Roobey collabore aussi avec Benjamin Kluk avec qui il crée des t-shirts et des affiches mettant en vedette des personnalités de Roubaix.

roobey a paris

Le parcours de Roobey : un artiste graffeur passionné

D’après le génie du graffiti de Roubaix, son évolution dans le domaine du Street art s’explique principalement par sa passion et son environnement. Au début, il était animateur de centres aérés, mais il a ressenti une passion envahissante pour l’art urbain. C’est cette passion qui l’a poussé à s’inscrire aux Beaux-Arts de Tourcoing. Malheureusement, il a été renvoyé de cette école d’art deux ans plus tard.

En effet, le style artistique du street art, en particulier l’utilisation de bombes de peinture, ne cadrait pas avec les méthodes d’enseignement traditionnelles de l’école. Cette expérience, bien que difficile, a toutefois contribué à renforcer sa détermination. C’est ainsi que la marque Roobey a pris forme quelques années plus tard, évidemment étiquetée comme délinquante au tout début.

Depuis,l’artiste s’est engagé dans le domaine du Street art de manière plus professionnelle. Pour ce faire, le graffeur rend honneur à la ville de Roubaix. Il décrit son rôle comme étant à la fois celui d’un artiste et d’un archiviste. Cela signifie qu’il ne crée pas seulement des œuvres d’art, mais il est aussi engagé dans la préservation et la transmission de l’histoire ainsi que de la culture locale.

Même sans formation particulière, les rencontres et la curiosité lui ont permis de vivre de sa passion. Sa signature est présente pratiquement partout dans la ville, que ce soit dans la rue, dans les journaux ou dans l’esprit des gens. De plus, il réalise diverses formes d’art,  notamment des fresques et des tableaux pour des particuliers. Il anime également des ateliers artistiques pour différents publics.

Dans son travail, il s’approprie des espaces publics pour créer son art. Cela concerne principalement des murs, des friches et des façades par exemple. Bien entendu, il reconnaît que le graffiti a aussi un aspect commercial et marketing. Parfois, les artistes de rue sont sollicités pour ajouter une dimension créative et médiatique à des projets. Cela s’avère plus efficace en termes de visibilité.

Controley : un œuvre de Roobey intégré au musée de La Piscine

L’œuvre intitulée “Controley” de Roobey a été intégrée à la collection permanente du musée La Piscine à Roubaix à la fin du premier trimestre de 2022. Pour rappel, cette œuvre est une adaptation artistique d’un tableau de Rémy Cogghe, nommé Fouille en douane. Il a réalisé sa propre interprétation au cours du premier mois du confinement en mars 2020. Sa création s’avère un peu plus grande que la pièce originelle.

L’artiste le considère comme sa grande réalisation à l’âge de 32 ans et à la fois une source de fierté. Son adaptation appelée “Roobey Controley” a été exposée temporairement à côté de l’œuvre originale à La Piscine de Roubaix en décembre 2021. Cette forme de reconnaissance représente une certaine ouverture à l’art urbain, affirme le maître du street art roubaisien.

Interrogé, le directeur de la culture de Roubaix affirme que la ville commande en moyenne 5 œuvres par an à des artistes. L’objectif consiste à exposer la beauté ainsi que des projets d’excellente qualité en extérieur, rendant ainsi l’art accessible à tous dans la ville. Pour cela, un budget est spécialement consacré au street art. Celui-ci tourne autour de 50 000 euros à 60 000 euros par an.

D’après les informations issues de l’Office du tourisme de Roubaix, environ 10% des touristes qui y viennent demandent quelques précisions à propos du graffiti. En effet, la ville elle-même est devenue comme un grand musée. A peine sorti de la gare, l’excitation est au rendez-vous pour les visiteurs de la ville, un énorme Roobey en lettres imposantes domine le parking pour donner un aperçu des œuvres présentes sur le territoire.

Pour le suivre : https://www.instagram.com/roobey_59/?hl=fr

Espérons qu’un jour Roobey devienne député, représentant du peuple français !

roobey depute

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