ARS Ile-de-France : 50 millions d’euros pour les soignants et les hôpitaux

Le secteur de la santé publique est, depuis la pandémie de covid, en difficulté partout en France et plus particulièrement en Ile-de-France, notamment du côté des infirmiers. En effet, les hôpitaux ont dû mal à recruter du personnel faute de logements.

Ce problème a évidemment entraîné quelques tensions au sein des établissements médicaux. Les tensions engendrées par ce manque d’effectifs sont nombreuses, mais se concentrent principalement en Seine-Saint-Denis.

Afin de remédier au problème, l’agence régionale de la santé (ARS) d’Ile-de-France vient de débloquer 50 millions d’euros pour pouvoir loger les soignants. Cette enveloppe est destinée à redresser l’activité, notamment dans la zone de tension. Explications.

De nombreux problèmes en cause

Avec la crise sanitaire, l’inflation et la situation économique actuelle, trouver un appartement proche de son lieu de travail devient difficile. C’est d’autant plus vrai dans la ville de Paris et ses environs où le prix des loyers atteint des sommes astronomiques pour le personnel de la santé. Les soignants font ainsi face à un sérieux manque de lits en Ile-de-France.

L’Assistance Publique Hôpitaux de Paris (AP-HP) avait déjà sonné la cloche d’alarme en 2019 à propos de ce problème. La pandémie du Coronavirus a malheureusement aggravé la situation. Depuis, les hôpitaux publics ont dû mal à recruter de nouveaux infirmiers. Ce sont pourtant des métiers indispensables aux établissements médicaux du secteur public.

Outre le problème de logement, certaines régions souffrent également d’un manque d’attractivité pour les fonctionnaires. Selon les estimations, 35% des professeurs des écoles primaires partent des établissements en moins de 2 ans en Seine-Saint-Denis. Ce chiffre est bien trop élevé par rapport au reste de la France (26,5%). Celui de la santé publique reste également désastreux.

Ce n’est pas tout ! Les soignants fuient également le secteur à cause des conditions de travail assez désavantageuses. Selon de nombreux témoignages, la politique salariale des infirmiers et des aides-soignants démotive le personnel. Le syndicat de la Confédération Générale du Travail (CGT) a d’ailleurs déjà évoqué ce problème en 2021.

Une aide financière de 50 millions d’euros

Face à cette situation désastreuse, l’ARS Ile-de-France tente de remédier au problème, en débloquant une enveloppe de 50 millions d’euros pour aider les hôpitaux à recruter du personnel. Il faut toutefois noter que celle-ci est uniquement destinée à acheter les droits de réservation.

Cet argent ne sert donc pas à acheter une maison ni à payer le loyer des soignants. Cette participation financière permet simplement aux bailleurs locaux de garantir un certain nombre de logements aux soignants. L’objectif étant d’obtenir des droits de réservation moins chers que sur le marché selon Arnaud Lunel, responsable chez AP-HP.

23 millions d’euros sont destinés à l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) effectué conjointement par l’AP-HP et les groupements hospitaliers de territoires (GHT) Grand Paris Nord Est et Plaine de France. Cela correspond au 2/3 de l’investissement total dont 2 millions d’euros sont principalement dédiés à la Seine-Saint-Denis, centre des tensions.

A noter que cet AMI se porte en partie sur l’acquisition de droits de réservation pour jeunes actifs. Cela permet d’assurer un processus de recrutements plus efficace pour la rentrée 2022. L’appel à manifestation d’intérêt cherche aussi à alléger certaines charges de logement des infirmiers et des aides-soignants en exercice en difficultés afin d’apaiser les tensions.

Le principal objectif de l’initiative de AP-HP et du GHT reste néanmoins de trouver des solutions pérennes pour le secteur. Voilà pourquoi l’AMI dédie 90% de ce budget à l’acquisition des droits de réservation de logements sociaux d’après Arnaud Lunel, directeur immobilier et investissement au sein d’AP-HP.

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