Développer les biotechnologies en Île de France ? Quelques pistes pour aider les cleantech, lowtech, biotech…

Ce sont des propositions qui pourraient changer la donne. Alors que notre pays a vécu un des pires étés de son histoire, que le territoire a été ravagé par des incendies d’une violence sans précédent, que la canicule a étouffé, sans distinction le nord et le sud du territoire, il est aujourd’hui plus que temps de trouver des solutions.

Transformons la région Île de France en principal soutien des biotech et cleantech parisiennes

En cela, la région île de France a un rôle à jouer et notre dynamisme commun pourrait très bien permettre un changement de paradigme. Mieux utiliser la biomasse ou créer des filières permettant de l’exploiter. Développer des nouveaux matériaux, des bioplastiques, biocarburants, impliquer le monde agricole dans cette transformation de notre économie. Alors en quoi le tissu économique et les stratégies politiques pourraient faire de la région un des principaux acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique ?

Guillaume Boissonnat-Wu saura l’expliquer mieux que nous, lui qui, il y a une année déjà, expliquait dans une tribune militante et engagée sa vision de l’avenir, sa vision de notre avenir. Afin de lui rendre hommage, nous la retranscrivons ici.

Comment la Région peut développer les biotechnologies ?

L’Île-de-France est une région possédant de considérables capacités pour innover sur de nombreuses technologies vertes (cleantech). Biotechnologies ou agritechs permettent de changer les modes de conception des produits du quotidien comme de notre alimentation.

Low tech par excellence, les cleantech peuvent être à la fois un instrument de décarbonation de l’économie en produisant des biomatériaux, de l’énergie ou des denrées alimentaires de manière beaucoup moins polluante, mais également de recréer des emplois industriels ou agricoles dans la région sans relocaliser la pollution associée.

L’écosystème de recherche et d’innovation en Île-de-France – avec les pôles de Paris Sciences et Lettres et de l’Université Paris Saclay, et les pôles de création d’entreprises innovantes, comme les incubateurs Paris&Co CleanTech, ou bien le Génopôle à Evry – doivent être mis en réseau pour structurer une véritable ambition régionale dans ces secteurs de la bioéconomie.

Les surfaces agricoles disponibles sont une chance pour la région Île-de-France. Leurs exploitants doivent être soutenus pour tendre vers des circuits d’approvisionnement de plus en plus courts à même de nourrir la région. Le taux de conversion en bio de seulement 5% se doit d’augmenter.

Les gisements associés de biomasse non alimentaire (tourteaux de colza, tiges et pailles) sont également très intéressants pour la production de biomatériaux (isolants thermiques, bioplastiques biodégradables) ou d’énergie (combustibles biosourcés ou biogaz par méthanisation). Ils doivent être identifiés et redirigés pour promouvoir l’économie circulaire en île de France et apporter des sources de revenus complémentaires à nos agriculteurs.

De même, la puissance publique peut elle-même être un formidable instrument de promotion des gisements agricoles de notre région par les commandes qu’elle effectue chaque année.

idees pour developper les biotech en ile de france propositions communes

Propositions communes pour les biotech / cleantech :

1. Organiser une politique d’expérimentation des biotechnologies en sens large.

Cette politique pourrait prendre forme en créant 3 grands hubs qui intègreraient :

  • une ou plusieurs coopératives agricoles de taille suffisantes pour fournir les gisements agricoles,
  • un incubateur ou réseau de PMEs à même de porter un projet d’exploitation de ces ressources agricoles par des entreprises franciliennes,
  • et des collectivités publiques urbaines et rurales à même de rentrer dans ce schéma de valorisation.

Je propose de structurer par thématiques ces organisations autour des centres universitaires et d’activité économique régionaux (Saclay, Evry, Paris…).

Chaque gisement de biomasse et chaque vecteur de valorisation de ces ressources renouvelables pourraient être différents mais pourraient être envisagés par exemple :

  • Autour de l’agriculture avec des jeunes entreprises de l’agritech, une coopérative agricole aidant à la reconversion d’exploitations pour éliminer des herbicides et les territoires où sont situés l’entreprise et le territoire agricole,
  • Autour des matériaux avec une jeune entreprise des biotechnologies industrielles, une coopérative agricole oléagineuse désireuse de valoriser ses coproduits, et plusieurs municipalités désireuses d’utiliser des biomatériaux dans la construction par exemple.
  • Autour de l’énergie avec une jeune entreprise de méthanisation, une coopérative d’exploitations possédant des gisements de matières fermentables non-valorisables et une collectivité locale possédant un réseau de gaz urbain à alimenter. Cela peut encourager la collecte des déchets alimentaires en lien avec les collectivités pour le valoriser et le mettre à disposition de jeunes pousses.

2. Encourager par la commande publique régionale l’utilisation de biomatériaux en prenant en compte leur bilan carbone dans la comptabilité publique via l’instauration d’un budget CO2.

Celui-ci pourrait non seulement prendre en compte comme c’est déjà le cas, l’équilibre financier, mais également le bilan carbone des différents matériaux utilisés. Par leur caractère renouvelable et la captation de CO2 effectuée par les végétaux dont ils sont issus, ces matériaux sont naturellement plus vertueux.

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